L’opinion de Claude EVIN sur la loi "HOPITAL, patients, santé et territoires".

L’Assemblée Nationale a adopté il y a quelques jours la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » préparée par Roselyne BACHELOT.

Dans un inteview au journal « Libération » , Claude EVIN, Ancien Ministre de la Santé, défend la loi. Pour lire l’interview, cliquez sur « Lire la Suite ».

L’Assemblée Nationale a adopté il y a quelques jours la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » préparée par Roselyne BACHELOT.

Dans un inteview au journal « Libération » , Claude EVIN, Ancien Ministre de la Santé, défend la loi. Pour lire l’interview, cliquez sur « Lire la Suite ».

Ancien ministre socialiste de la Santé, et aujourd’hui président du très puissant lobby que constitue la Fédération hospitalière de France (FHF), Claude Evin défend la loi Hôpital, patients, santé et territoires, qui vient d’être adoptée par les députés, avant d’être débattue, le mois prochain, au Sénat. Il s’en explique.

Vous soutenez la loi Bachelot. Pour un ancien responsable socialiste, n’est-ce pas un rien déroutant ?

Dans ce texte de loi, il y a toute une série d’éléments qui nous apparaissent, à la FHF, comme allant dans le bon sens. Comme le pilotage du système de santé par le biais d’agences régionales de santé : nous avons toujours milité pour ce type d’organisation. On le voit tous les jours : dès que quelque chose dysfonctionne dans l’organisation des soins, cela atterrit ensuite à l’hôpital. Ces agences vont pouvoir coordonner, animer et impulser le système de santé.

Vous défendez aussi la nouvelle gouvernance à l’hôpital qui donne un grand pouvoir au directeur…

On a besoin de cette nouvelle gouvernance. Le texte de loi permet de clarifier les rôles, et surtout lors de conflits, il permet de trancher. C’est une avancée indispensable. Cela étant, les décisions ne peuvent pas être prises de façon isolée, le directeur travaillera avec la communauté médicale. Mais l’hôpital ne peut pas fonctionner dans un système de non-décision permanente.

Tous les jours, pourtant, des centaines de décisions sont prises dans les hôpitaux…

Il n’est pas question que toutes les décisions soient prises par le seul directeur, mais lors d’une décision lourde à prendre, il faut que quelqu’un assume les responsabilités. Ce sera le directeur, qui déjà les assume légalement, car il peut être révocable à tout moment.

Pour vous, la fronde actuelle des médecins hospitaliers, qui dénoncent une logique administrative et une dérive vers un hôpital-entreprise, n’a pas lieu d’être ?

Je l’entends, mais à un moment il faut savoir arrêter le débat. L’hôpital ne peut pas être la simple juxtaposition d’intérêts divergents et éclatés.

Pour autant, cela vous paraît-il sain que le directeur nomme seul les chefs de pôle médical ?

C’est le directeur qui choisira, mais il ne pourra pas choisir sans avoir, au préalable, recherché un accord avec la communauté médicale. Bien des hôpitaux ont trop souffert de décisions non prises, d’immobilisme ou de blocage. Il faut une gouvernance claire. Et il me paraît normal que le directeur nomme les chefs de pôle, d’autant qu’il est amené à passer des contrats de gestion avec eux. Tout cela me paraît cohérent. Et d’ailleurs, cette nouvelle gouvernance prolonge les réformes passées.

Donc comme le dit Nicolas Sarkozy, il faut «un patron et un seul» à l’hôpital ?

Je ne dis pas qu’il faut un et un seul patron, mais il faut la possibilité de trancher. Le texte de loi ne bâtit pas une organisation hiérarchique univoque. Un hôpital a besoin d’un directeur et d’une communauté médicale. Les médecins ne peuvent pas travailler sans une organisation administrative qui leur en donne les moyens. On le voit bien pour le projet médical de l’établissement : ce sont les médecins qui le préparent, mais c’est le directeur qui tranche lorsqu’il y a des intérêts contradictoires.

Au ministère de la Santé, on évoque votre nom comme futur directeur de la très recherchée agence régionale de santé de l’Ile-de-France…

On verra bien si cette perspective se concrétise dans les prochains mois. En tout cas, j’ai des principes d’attachement à des missions de service public pour l’hôpital, que tout le monde connaît.

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Auteur/autrice : Laurent DEJOIE

Laurent DEJOIE Notaire Président de l'Association du Notariat Francophone Vice-président du Conseil Régional des Pays de la Loire

3 réflexions sur « L’opinion de Claude EVIN sur la loi "HOPITAL, patients, santé et territoires". »

  1. Il a été promis à M.Claude la direction de l’ARS de l’Ile de France. Le moins qu’il puisse faire c’est de trouver la loi conforme à ses aspirations!!!

  2. Quelles que soient les motivations de Mr EVIN, nous sommes là face à une réflexion d’un homme que l’on pourrait dire compétent et qui ne fait pas d’oppsition systématique et doctrinaire.
    Ce qui est loin de l’attitude de beaucoup de ces gens qui n’étant pas aux commandes dénigrent automatiquement les propositions et décisions prises par ceux qui ne sont pas de leur bord.

  3. Voilà un socialiste éveillé, ou intéressé, c’est selon. A propos de socialiste, je trouve la rédaction du journal Ouest-France de moins en moins objective. Un article sur la construction de la nouvelle gendarmerie où l’on oublie scrupuleusement d’indiquer que la Ville est le financeur, des manifestations municipales où les élus ne sont plus mentionnés, mais des questions orales de l’opposition lors du dernier conseil municipal reprises dans leur totalité malgré leur objet bidon. Que se passe-t-il chez Ouest-France ?

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