La Nation fêtée La République honorée La France aimée

Ce matin à VERTOU, j’ai assisté aux côtés de Rodolphe AMAILLAND, Maire, à la célébration de notre fête nationale aux monuments aux morts de Vertou puis sur la place de la Mairie.

Rodolphe AMAILLAND a prononcé un remarquable discours dont le sens et la symbolique revêtaient une force et une émotion importantes après les émeutes et agressions des jours derniers.

Je vous invite à le lire attentivement.

Discours de Rodolphe AMAILLAND, Vertou 14 juillet 2023

Monsieur le Maire Honoraire et Vice-Président du Conseil Régional,

Mesdames, Messieurs les élus du Conseil Municipal,

Messieurs les Officiers, Messieurs les représentants des corps constitués, Mon Lieutenant, Mon Capitaine, Mon caporal,

Mesdames, Messieurs les Présidents d’Associations,

Messieurs les anciens combattants,

Messieurs les porte-drapeaux,

Mesdames et Messieurs,

Chers enfants,

Comme chaque année, tous membres de notre communauté nationale, tous citoyens Français, tous Vertaviens, forts de nos convictions, de nos différences, nous sommes là, nombreux, réunis devant l’hôtel de Ville de Vertou, autour de nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

Mon discours du 14 juillet 2023 a une saveur particulière. Il y a quelques jours encore, nos villes et villages de France ont subi des actes d’extrême violence.

Cette violence est partout et elle commence toujours par des mots. Elle se diffuse insidieusement et se cristallise autour des oppositions à la contrainte, à la frustration, à la contradiction, à la loi.

Parfois elle se matérialise sans d’autres suites que des paroles qui seraient allées plus loin que les pensées. Mais, parfois, le pire se produit. 

En effet, nos forces de l’ordre et de secours ont fait leur maximum mais des familles ont dû être évacuées de leur domicile car elles étaient en danger et les biens personnels détruits. Des entreprises et des commerçants ont été pillés et incendiés. Des élus ont subi des violences morales et physiques inacceptables. Des symboles républicains, comme des mairies, des commissariats, des écoles, des bibliothèques, ont été brulés.

Finalement, les principales victimes sont toujours les habitants de ces villes. La violence, sous toutes ces formes, est abjecte.  

Dans ce contexte de montée de cette violence endémique, le climat d’impunité galvanise autant les auteurs qu’il crée un cercle vicieux qui alimente, à son tour, le sentiment d’injustice et d’abandon de nos concitoyens. Pire encore, il amplifie la violence en donnant l’impression que ceux qui la perpètrent ne seront jamais tenus responsables de leurs actes.

Des victimes privées de justice, des services publics rompus et une société qui se désagrège peu à peu : les conséquences en sont dévastatrices, dramatiques et mortifères pour notre démocratie.

 Ne soyons pas dupes : chaque agression, chaque dégradation de nos biens communs, chaque incitation à la haine, est une attaque contre l’essence même de notre pays. La France est une terre de liberté, d’égalité et de fraternité. Ce sont ces valeurs qui nous unissent et font de nous une nation forte et résiliente, composée de citoyens responsables.

Etre un citoyen responsable, c’est éviter de tomber dans des solutions simplistes dont sont généreux les rentiers de la récupération et de la division.

 Etre un citoyen responsable, c’est faire front commun contre ces violences, de n’en cautionner aucune et de ne pas détourner les yeux de ces agissements condamnables.

Etre un citoyen responsable, c’est être unis et déterminés pour défendre notre pays, ses symboles et ses habitants. Il ne s’agit pas ici d’une simple question d’opinion, mais d’un engagement envers notre société, envers notre avenir. C’est de savoir dans quelle société, nous voulons vivre et avec quel cadre. Finalement, définir un cadre, faire respecter ce cadre nous garantit une société apaisée.

L’Etat, lui, a la responsabilité du maintien de l’ordre. Sa vocation est de protéger ses concitoyens. Il doit rétablir la sécurité par tous les moyens opérationnels et en droit dont il dispose. Merci aux Forces de l’ordre pour leur engagement sans faille.

Comme je l’ai rappelé, accompagné de mes collègues Maires du Vignoble, nous avons demandé le rétablissement de l’ordre républicain et faisons appel au sursaut civique.  Chacun doit prendre ses responsabilités, à l’échelon local et national, jusqu’au sommet de l’Etat, sans compromis et sans compromissions, sans inertie et sans précipitation.

A la question du général de Gaulle sur le redressement de la France, Simone Weil répondait : « De remède, il n’y en a qu’un. Donner aux Français quelque chose à aimer. Et leur donner d’abord à aimer la France »

Aujourd’hui, posons-nous un instant. Considérons-nous cette préoccupation ardente comme légitime et surtout comme impérative ?

Pour donner aux Français à aimer la France, nous devons nous tourner vers notre Histoire, qui est riche en moments de grandeur et de résilience. Au fil des siècles, la France a vu naître des héros d’une grandeur sans égale, des figures emblématiques dont les actes de bravoure, d’audace et de panache ont forgé notre identité nationale. Leurs noms résonnent encore aujourd’hui, évoquant le courage, la détermination et l’esprit intrépide qui ont animé leurs actions extraordinaires. Nos innombrables héros français nous rappellent que l’amour pour la France se manifeste également dans les moments les plus sombres, lorsque nous nous levons pour défendre ce en quoi nous croyons.

A Vercingétorix vainqueur de Jules César à Gergovie. A Jeanne d’Arc qui bouta les anglais hors de France et amena Charles VII à Reims pour se faire sacrer. A Bayard, ce chevalier hors pair, sans peur et sans reproche. Au célèbre corsaire Surcouf à qui un officier anglais dit un jour « Vous, Français, vous vous battez pour de l’argent. Et nous, Anglais, nous nous battons pour l’honneur ». Surcouf lui répondit alors que « Chacun se bat pour ce qui lui manque ». A Olympe de Gouges, auteure de Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. A Napoléon qui fit rayonner la France sur toute l’Europe. A nos héros des tranchées victorieux de l’enfer de Verdun. A Jean Moulin, premier président du Conseil National de la Résistance, qui mourut torturé par les nazis sans avoir parlé. A Arnaud Beltrame, qui a donné sa vie plutôt de voir triompher l’hydre islamique. Aujourd’hui, nous leur disons merci car ils nous font aimer la France dans ce qu’il y a de meilleur.

Pour donner à aimer la France aux Français, il faut s’enraciner vers notre culture, vers la philosophie.

Héritée des Grecs et des Romains, notre culture continue à inspirer le monde entier, grâce à la beauté de notre patrimoine, à la vitalité et la diversité de nos arts et à la spécificité de notre art de vivre. De Victor Hugo à Le Clézio en passant par Baudelaire et Molière, de Monet à Soulages en passant par Renoir et Matisse, de Debussy à Goldman en passant par Piaf et Sardou, de Bocuse à Saint-Laurent en passant par Bardot et de Funès : notre patrimoine culturel exceptionnel traverse les époques. Dans le domaine de la philosophie, des esprits français comme Voltaire, Montaigne et Descartes pour ne citer qu’eux, ont laissé une empreinte indélébile. Depuis des générations, ils éclairent le monde par leurs savoirs et sont les gardiens de notre patrimoine intellectuel et de la pensée libre.

Pour donner à aimer la France aux Français, il faut rappeler inlassablement, sans paresse et sans complexe, que la France est une nation d’exception, pays des Lumières et patrie des droits de l’Homme. La France est une nation humaniste où personne n’est laissé pour compte, avec notre généreux système de protection sociale qui garantit à tous l’accès à des soins de santé, à une éducation de qualité et à une sécurité sociale. La France promeut la liberté d’expression, de croire au Ciel ou de ne pas y croire, de combattre toutes les formes de discrimination et de garantir la justice pour tous les citoyens, sans distinction.

Etre français, c’est partager un héritage dont nous devons être dignes et à partir duquel nous pouvons bâtir un projet d’avenir.

Etre français, c’est être les ambassadeurs de l’idéal de la France, de son aura, de sa générosité.

Etre français, c’est aimer passionnément la France même si on vient d’ailleurs. A l’instar de Marie Curie, Française né Polonaise et double prix Nobel, ou Romain Gary, héros de la France libre né en Lituanie, devenu diplomate français qui rappelait : « Je n’ai pas une goutte de sang français mais la France coule dans mes veines ». C’est toute la beauté et la grandeur de la France.

Chères Vertaviennes, Chers Vertaviens, en embrassant notre Histoire, notre culture, notre exception française, nous donnons aux Français quelque chose à aimer, et nous leur donnons d’abord à aimer la France. En cultivant cet amour pour notre pays, nous transcendons nos divisions.

Honorons la mémoire de nos innombrables héros français qui ont façonné notre Histoire. Trouvons, en eux, l’inspiration nécessaire pour poursuivre leur travail inachevé en agissant pour le présent et en traçant notre chemin vers l’avenir. Préservons leur mémoire pour nous inspirer de leurs exemples et perpétuer leurs idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.

Puissions-nous, à travers nos propres actions, mériter d’être à la hauteur de ces géants. Que leur héritage nous guide, nous inspire et nous pousse à toujours viser plus haut, avec panache et audace, pour une France plus juste, plus grande et encore plus belle !

Vive la République, vive Vertou et surtout vive la France !

 

 

 

 

 

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Auteur/autrice : Laurent DEJOIE

Laurent DEJOIE Notaire Président de l'Association du Notariat Francophone Vice-président du Conseil Régional des Pays de la Loire