Dette publique

Michel PEBEREAU, Président de Banque et Inspecteur des Finances, a présidé les travaux d’une commission sur la dette publique. Cette commission, composée de manière pluraliste, a rédigé un rapport que chaque responsable – élu ou non – d’une fraction des finances publiques devrait avoir lu. Ayant eu l’occasion d’entendre Michel PEBEREAU présenter ce rapport, je suis passé de l’effroi à l’optimisme.

Michel PEBEREAU, Président de Banque et Inspecteur des Finances, a présidé les travaux d’une commission sur la dette publique. Cette commission, composée de manière pluraliste, a rédigé un rapport que chaque responsable – élu ou non – d’une fraction des finances publiques devrait avoir lu. Ayant eu l’occasion d’entendre Michel PEBEREAU présenter ce rapport, je suis passé de l’effroi à l’optimisme.

Le diagnostic est sans complaisance.

La dette a été multiplié par cinq en 25 ans. Elle est passée de 206 milliards d’euros en 1980 à 1 067 milliards d’euros en 2004. Comme moi, ces chiffres vous donnent le vertige et ont du mal à avoir une signification concrète. Avec 1000 milliards d’euros, on fait dix millions de maisons à 100.000 euros, c’est à dire qu’avec six personnes par maison on loge tous les français !

Les simples intérêts de la dette constituent la deuxième dépense de l’Etat après l’éducation nationale et avant la défense nationale. 40 milliards d’euros, soit huit fois le budget de la justice !

Depuis dix ans, nous sommes les derniers de l’Europe des Quinze (avant l’entrée des dix pays nous ayant rejoint en 2004).

Depuis 25 ans, le budget a été en déficit tous les ans. Plus grave, ce déficit finance nos dépenses courantes et non pas l’investissement.

L’intérêt du rapport est de montrer que pendant vingt-cinq ans le choix de la facilité a été constant.

Notre pratique collective est de faire de la dépense la réponse systématique à nos problèmes.

Les collectivités locales ne sont pas épargnées par le rapport.

Mais il faut savoir qu’elles ne peuvent financer par l’emprunt que les dépenses d’investissement à l’exclusion de toutes dépenses de fonctionnement et donc les intérêts d’emprunt.

Une réalité inquiétante

Le rapport montre ensuite qu’à moyen terme le risque va augmenter : diminution du nombre des actifs et explosion du nombre des retraités, des prélèvements obligatoires qui ne peuvent plus augmenter, etc.

Trois scénarios

Le scénario impossible : en 2015 ( dans 9 ans) la dette est égale au produit intérieur brut. C’est la liquidation de biens.

Le scénario probable : la dette non maîtrisée nous conduit à une quasi-faillite.

Mais, et c’est qu’il faut retenir de ce rapport, il y a un autre scénario possible condition de le vouloir : l’inversion de la tendance, le redressement des finances publiques en cinq ans et le retour à une situation totalement saine en dix ans.

Impossible ne doit pas devenir français : d’autres l’ont fait et comme par hasard le chômage y est moins élevé !!

La dernière leçon que j’ai tirée c’est que les solutions proposées doivent être collectivement approuvées par les citoyens. Dans un pays démocratique, il n’ y a pas d’autres solutions.

Pour y arriver, il faut un formidable effort de pédagogie. Il faudra aussi soutenir ceux qui auront le courage de mettre en œuvre ces solutions et ne pas les laisser seuls.

Tout commencera par la prise de conscience par chacun de l’ampleur du problème. On dit qu’Internet est un formidable accélérateur de la diffusion de l’information. Profitons-en !

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Auteur/autrice : Laurent DEJOIE

Laurent DEJOIE Notaire Président de l'Association du Notariat Francophone Vice-président du Conseil Régional des Pays de la Loire

3 réflexions sur « Dette publique »

  1. Puis-je vous détourner, juste une minute, de ces très sérieux et intéressants sujets financiers, pour vous faire part d’une idée qui m’a traversé la tête et y est restée.
    La future médiathèque de Vertou cherche-t-elle encore son nom ? Pourquoi ne pas lui donner celui d’Alexandre Dumas ?
    Il a séjourné à Vertou,semble-t-il, il a été un grand voyageur européen au sens large – plus que Jules Verne par exemple – et il est un bel exemple de la célébrité que la France peut accorder à un jeune "métisse" – black, blanc, bleu avant l’heure.
    Ses livres sont lus par les jeunes et moins jeunes, il a été adapté au cinéma et à la télévision – pour une médiathèque, ça compte.
    Et que diriez-vous d’une inauguration où Sophie Marceau, qui a interprété avec beaucoup de fougue le rôle principal du film "La fille de d’Artagnan", viendrait couper le ruban à vos côtés ?
    J’espère que la diversion n’est pas trop frivole.
    Que pensez-vous de ma suggestion ?
    A bientôt

  2. Effroyable c’est le mot ! Tout de suite en lisant ces lignes, je pense à ceux qui profitent de notre système sans vergogne et puis à notre chère communauté urbaine… belle perte de temps et d’argent !

    à bientôt sur le blog !

  3. Humm’
    Effectivement cela laisse songeur !
    C’est vrai que s’il n’existait pas toutes ces commissions plus ou moins occultes (Françafrique, voyages présidentiels), toutes ces aides aux entreprises cela réduirait vraisemblablement la note.

    Et que dire de l’argent du contribuable qui sert à dépolluer nos côtes.
    Nous avons tous en mémoire l’Erika et les bénéfices indécents de Total responsable à mes yeux de la marée noire sur nos côtes.

    Effectivement, on peut réduire cette dette publique si on ne gache pas l’argent des français.

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