Le contrat première embauche fait tellement parler que l’on finirait – paradoxe des paradoxes – par oublier le problème à régler : le chômage des jeunes plus élevé en France qu’ailleurs !
Le père de famille, soucieux de l’entrée dans la vie active de ses enfants, comprend mal ceux qui préfèrent la situation actuelle où de nombreux jeunes sont « baladés » de CDD en CDD. Des CDD que l’on ne renouvelle pas pour éviter le CDI ! Ou des CDD successifs souvent acceptés par peur du chômage !
L’employeur privé (c’est à dire celui qui embauche sous sa responsabilité juridique et financière) commence à en avoir assez qu’on le soupçonne de n’embaucher un jeune qu’avec l’idée de s’en séparer.
Le responsable professionnel constate que, depuis plus de vingt cinq ans, les dispositifs contraignants et coûteux mis en place n’ont jamais inversé la tendance.
Le responsable politique aimerait qu’on ne lui refasse pas le coup des emplois jeunes qui ont surtout aggravé l’état de nos finances publiques et reporté sur les collectivités locales, les mairies notamment, la charge des ces emplois aidés.
En réalité, trop de gens oublient qu’un contrat de travail est d’abord un contrat. Et que pour signer un contrat, il faut être deux. Ce qui peut agir sur les freins à l’embauche des jeunes doit être tenté.
Jouant sur la peur du retour à l’époque de ZOLA, certains idéologues ont du mal à se concentrer sur le seul objectif qui vaille : réduire durablement le chômage des jeunes.
Ils me rappellent ceux qui, en 1975, criaient « Patrons, hors des facs ! » pendant une longue grève contre la création des DESS, dispositif plébiscité ensuite par tous : étudiants, professeurs et entreprises publiques ou privées.
Ces quelques réflexions voudraient simplement rappeler que les idéologies ne créent pas d’emploi !
Heureusement que vous n’êtes pas conseiller général, le cumul des mandats aurait été peu trop visible.
Enfin, ce sont vos enfants et vos employés qui auraient été heureux …
Les idéologues qui se complaisent dans l’immobilisme et agitent les vieux démons face au CPE sont-ils seulement concernés en tant que parents? Pas sûr.
Il serait aussi intéressant d’entendre l’avis de ces jeunes (et moins jeunes) qui galèrent sans succès pour décrocher un emploi et pas seulement celui des étudiants et lycéens entraînés le plus souvent par des agitateurs.
Face à ce fléau que constitue le chômage des jeunes ayons le courage d’essayer et tirons un bilan dans 2 ans. Et rendons hommage au gouvernement d’avoir le courage de prendre ce risque alors que se rapproche une échéance électorale majeure.
Et que ceux qui vantent le mérite des emplois-jeunes s’attardent un peu sur le bilan effectif que l’on peut en dresser. Combien de jeunes ont bénéficié par ces contrats d’une réelle formation débouchant sur un véritable emploi en CDI? N’oublions pas que la mort des emplois-jeunes était programmée lors de leur création puisque l’aide financière était limitée à 5 ans dans l’espoir que les collectivités locales prendraient tout simplement le relais! Dans le service public, il s’agissait d’une façon détournée d’augmenter les effectifs!
Quelques éléments émant d’un jeune diplomé (DEA de droit) ayant galéré pour trouver du travail.
Pourquoi le CPE :
– le taux de chômage des moins de 25 ans français atteint 23 % (40 % chez les non qualifiés). La moyenne euro est de 17 %.
– 70 % des premières embauches sont des CDD, dont la moitié dure un mois.
– il faut autour de dix ans pour trouver un emploi stable aujourd’hui, et donc obtenir les clés qui permettent de s’installer dans la vie : crédits, logements… C’est deux fois plus que nos voisins étrangers.
– pour remplacer l’arnaque des Emplois Jeunes !
C’est quoi le CPE ?
– un CDI pour les jeunes de moins de 26 ans dans les entreprises de plus de 20 salariés, avec une période de consolidation de 2 ans.
– garanties :
– stages et CDD sont décomptés dans cette période.
– la rémunération ne peut être inférieure au régime commun des salariés.
– droit à la fomration ouvert dès la fin du premier mois
– protection en cas de licenciement : alllocation forfaitaire de 490 € versée si après 4 mois, et prime de 8 % nette de cotisations sociales en cas de rupture du CPE.
– comme n’importe quel contrat, il protège les salariés : par exemple, on ne pourra mettre fin au contrat d’une femme parce qu’elle est enceinte.
De plus, les possiblilités offertes par Locapass seront étendues aux titulaires d’un CPE et les banques ont annoncé qu’elles sonsidèrent déjà les CPE comme des CDI.
Qui s’opposent au CPE?
– des lycéens manipulés qui ne connaissent rien au monde du travail (trouvez-vous normal qu’un gamin de 16 ans utilise les mots précarité, patronnat ? )
– des jeunes sans grande connaissance non plus de ce monde, menés par des syndicats étudiants réfractaires à toutes réformes, versant dans l’idéologisme pur et dur. Exemple d’une proposition de l’UNEF : une allocation de fin d’études pour trouver tranquillement un 1er emploi.
– des retraités qui n’ont en rien connu les conditions actuelles de recherche de travail. Aujourd’hui, perdre un emploi, c’est rester pratiquement un an avant d’en trouver un autre.
Un juriste répond à un autre juriste.
Sérieusement, tu n’as séché tes cours de droit du travail ? Tu es en train de trouver plus d’avantages au CPE qu’au CDI. Les adhérents du MEDEF vont dans ton sens et je te garantie qu’ils préfèreront embaucher au CPE qu’au CDI.
Ce contrat se n’est pas uniquement la précarité dans le travail en ne sachant pas si demain tu peux bosser, c’est la précarité sociale avec l’impossibilité de faire des prêts, de fonder un foyer.
Comment veux tu relancer la consommation si justement tu ne montres pas à ta jeunesse la voie de la confiance.
Je suis un (presque) "quarantenaire", et je cumule les CDD depuis plus de 16 ans… ce n’était pas un choix au départ, mais c’est un mode de fonctionnement qui n’empêche pas de "construire" une vie. Je suis conscient d’avoir eu le "privilège" ou la chance de ne pas connaître de longues périodes sans emploi, mais je crois aussi que je le dois à mon travail. Je pense par ailleurs que le "rêve" d’un emploi à vie n’est vraiment plus d’actualité… nous vivons dans un monde qui bouge, vite (parfois trop vite, peut-être), il est nécessaire de s’y adapter.
Peut-être le CPE n’est pas LA solution, et peut-être qu’il ne réglera pas à lui tout seul toutes les problématiques (de précarité notamment). Il me semble cependant être un outil qui témoigne du courage politique de ceux qui le mettent en oeuvre… courage que certains de leurs prédécesseurs n’ont pas eu… et je fais partie de ceux qui considèrent qu’il faut laisser cette tentative se faire avant de crier "au loup !".
Petit message personnel à l’attention d’Arnaud… je suis allé visiter son blog… "jeune (19 ans), politisé (fou, non, pas du tout)…" et "étudiant en Droit et en Sciences Politiques"… j’ajouterai juste "fâché avec l’orthographe" (sur son blog aussi) puisqu’il réussit l’exploit de cumuler non pas des mandats mais 5 fautes d’orthographe dans les 9 lignes du commentaire qu’il a rédigé ci-dessus…
Mettez ça sur le compte de la fouge ! Plus sérieusement, il est vrai que je m’attache peu à forme. C’est souvent le cadre du blog. Et puis l’essentiel est d’être compris. C’est le cas non ? Enfin, j’espère que vous êtes satisfait de votre visite.
Pour le fond, le plus important, je répondrai dans la journée…
Cher Arnaud,
Je vois malheureusement que tu es encore du côté obscur de la force… Je sais, l’antidote n’a pas encore été trouvé, et puis il faut bien que jeunesse se passe ! (je plaisante !!!)
Je suis bien d’accord avec « Droopy » à propos du C.P.E. en disant qu’il faut attendre avant de crier au loup.
Nous sommes dans un pays où l’immobilisme est coutume. Et dès qu’une initiative courageuse est prise, beaucoup cherchent à la renverser. Le C.P.E. ne peut pas être pire que les emplois jeunes.
Je pense que le problème qu’ont certains est de ne rien vouloir changer dans ce pays et d’aller vers la facilité.
Et la facilité, c’est très souvent coûteux.
Quant aux fautes d’orthographes plus haut, je suis désolé de ne pas avoir ta fouGE.
Vive Sciences Po. !
A bientôt sur le b l o g !
Le problème : ni les fautes d’orthographe ni le CPE
J’ ai compté près d’une vingtaine de formules de contrat de travail allant du contrat jeunes en entreprise
au contrat d’avenir , passant par les contrats d’accompagnement ou d’adaptation, le CIVIS , le PACTE etc… et aujourd’hui le CPE .Ce CPE de deux ans , pour ceux qui auront la chance de se le voir proposer par un employeur qui aura un carnet de commandes suffisamment étoffé, c’est l’occasion pour eux de transformer une espérance en expérience , le temps de réfléchir sereinement à leur avenir, de prendre confiance en eux , un tremplin vers de meilleures opportunités.
Ceux qui auront la chance , car , s’il est vrai qu’ un contrat de travail est d’abord un contrat , et l’on peut continuer à en inventer d’autres et d’autres encore ,( l’imagination de nos responsables politiques est sans faille dans ce domaine ), ce n’est pas un contrat qui fait un travail .Il y a travail quand il y a marché et il y a marché quand il y a croissance. Ce que nos voisins Britanniques et Espagnols ont compris .Et puis ; et c’est irréversible, il y a la mondialisation ; un plus pour les pays en voie de développement , l’occasion d’un rebond pour les pays qui disposent de savoir faire et de technologies avancées ,ce que je crois être encore le cas de notre beau pays . La Commission Européenne vient d’ailleurs de proposer un fonds pour amortir les chocs de la mondialisation , ce qui n‘est pas un renoncement à la compétitivité.
Reste que c’est bien l’avenir des jeunes qui est en jeu et par conséquent celui de notre société et que le débat ne peut porter sur la nature d’un contrat de travail, mais sur l’entreprise française dans cette Europe et dans ce Monde et sur les passerelles qu’universités , grandes écoles, lycées ,collèges et tout autre système de formation peuvent et doivent mettre en place pour en assurer son développement . Là est la vrai question me semble-t-il.
Alors laissons vivre ce CPE , souhaitons lui bonne chance , il ne modifiera pas notre vie dans les jours à venir. Soyons surtout attentifs à ce que ceux , qui bientôt vont solliciter nos voix , répondront à la question posée .
Message perso à l’attention d’Antony : je ne suis ni responsable politique ou professionnel , ni employeur , simple retraité (paisible ,un de ces retraités qui n’ont en rien connu les conditions actuelles c’est vrai) et mes enfants ont un travail (un CDI ce qui ne signifie pas un travail à vie) . Mes petits-enfants arriveront sur le marché du travail d’ici 15 à 20 ans; je ne serai sans doute plus là pour leur donner la main ou un coup de main et pourtant , je tiens à apporter ma part de réflexions aux vôtres en attendant que politiques ou autres comprennent que retraité ne signifie pas que charge pour la société et qu’au delà de la réflexion, nous pouvons aussi être acteurs y compris dans le traitement de l’emploi (le tutorat est aussi une forme de passerelle entre jeunes et entreprises). Je crois connaître les jeunes (30 ans de vie associative),au moins autant que bon nombre d’élus . C’est aussi un autre problème.
Je crois que le message de Claude résume assez bien la situation. La croissance est la base de tout. Et celle-ci dépend à mon avis d’une plus grande flexibilité du travail.
Quant au CPE, je rappelle qu’il s’agit d’un CDI dépendant du droit du travail, avec simplement une modification de ses conditions d’acquisition. Deux ans c’est très vite passé, surtout si les stages et autres mission sont prises en compte, et cela n’handicape en rien la construction de sa vie personnelle (ce qui est moins le cas pour un chômeur n’est-ce-pas ?)
Précarité ??? Je vois plutôt une chance de plus de pouvoir travailler.
Mais les jeunes le veulent-ils vraiment? Veulent-ils intégrer cette société de requins (cf adversaires du cpe), ce monde marchand qui les dégoutte ? C’est à mon sens un véritable choix de société qui s’offre à nous. Mais l’affrontement n’est pas nouveau entre ceux qui défendent une idéologie, dont on connait les méfaits et l’inapplicabilité, et ceux qu’on souhaite faire passer pour des sûppots du libéralisme à outrance sans foi ni loi. Tant qu’on ne montrera pas la réalité, c’est-à-dire les partisans d’une économie de marché avec des autorités régulatrices, qui n’ont pas forcément pactisé avec le vilain MEDEF contre les gentils défenseurs de la veuve, de l’orphelin et du salarié, face à des suppo(-sitoires ?) du socialisme dans la plus pure expression, on continuera à ne pas avancer, voire à reculer.
Réponse personnelle à Claude : ne voyez pas dans mon argumentation une quelconque attaque visant les retraités. J’évoquais uniquement ceux qui manifestent alors que les conditions d’embauche sont aujourd’hui bien différentes.
Je pense d’ailleurs qu’il y aurait sans doute matière à réfléchir sur l’emploi (j’entends action pas travail) des retraités, notamment vis-à-vis des conseils qu’ils auraient à prodiguer. C’est en tout cas ce à quoi je m’emploie (c’est fou comme ce terme revient facilement dans la langue française) que ce soit dans ma vie professionnelle ou associative. L’expérience est sans aucun doute une science dont il serait dommage de se passer.
Pour la formation des jeunes, sujet que je connais ayant terminer mes études il y a à peine deux ans, peut être Monsieur le Maire lancera-t-il un article dessus, c’est encore à lui qu’il appartient d’organiser son blog …
les étudiants en grève contre le CPE : encore un contresens de la langue française.
étudiant = formation : pas de salaire car pas en contrat de travail;
grève = possibilité pour les salariés de montrer leur désaccord avec l’employeur en refusant de travailler sous contrat.
si l’étudiant n’a pas de salaire, il ne peut être en grève, il est seulement en situation de refus de s’instruire et s’expose aux sanctions de l’echec aux examens.
Et si on réfléchit un peu : en 1968, les motifs étaient semblables, les étudiants de l’époque sont nos députés actuels, se souviennent-ils ?
Ces socialistes qui sont contre le CPE devraient balayer devant leur porte.L’application des 35 heures à été trés douloureuse à l’hopital .La pénébilité du travail de nuit à été non reconnue durant 2 ans !!! Ou
est l’égalité entre les travailleurs .Faut ‘il rappeler que le CHU de Nantes à été condamné ,il ya quelques années pour emploi abusif de cdd!!CHU dont le Président est Jean Marc Ayrault.Cherchez l’erreur!!
J’en étais sûr ; certains de nos politiques ne manqueraient pas d’ imaginer d’autres contrats pour nos jeunes et la liste ne manquera pas de s’allonger . Dans l’immédiat, c’est d’ EVA dont il est question avant même le retour aux affaires. Un peu d’humour dites -vous Monsieur le premier Ministre ; ok même si j’ai conscience que c’est un peu limite.
EVA : cela ressemble à un nom de code avec tout son mystère.
EVA : c’est aussi un prénom……. beaucoup plus répandu que Mazarine par exemple.
EVA : ce sont aussi trois lettres qui veulent indiquer une porte: « Entrée dans la Vie Active ».
Mais je ne résiste pas à vous compter comment ce sigle pour une idée a jailli dans la tête de notre Martine (version nationale). Il lui fallait à tout prix trouver le moyen de contrer le CPE mais aussi de contrer voire prendre de vitesse sa rivale Ségolène .
Elle appela au téléphone une société de services installée sur une île de la côte atlantique : SVP.
SVP : autre nom de code pour entretenir le mystère.
SVP : nous avons nous aussi renoncé à l’inventaire (celui des prénoms bien sûr!)
SVP : trois lettres qui pourraient indiquer une autre porte : « Sortie de la Vie Politique ».
Allo ! Lionel (le gérant de SVP) Il faut que nous parlions de Dominique, de Laurent, de Jack, d’ Emmanuel ,de François , et surtout de Ségolène et puis du CPE .Nous avons bien envoyé nos commandos partout ; mais ce ne sera sans doute pas suffisant.
Tu tombes mal Martine ; il faut que je change les couches d ’EVA, elle en a mis partout .On se verra au prochain congrès, je te promets de leur en faire voir de toutes les couleurs.
L’histoire ne dit pas les couleurs de quoi ; mais Martine a surtout retenu qu’il pouvait y en avoir partout : c’est ce qu’elle recherchait pour son futur contrat de travail. Vive EVA .
qu’attend le gouvernement pour organiser un débat public télévisé sur le CPE avec syndicats et étudiants, chacun avec son argumentaire pourra donner tous les tenants et les aboutissants afin que les médias puissent juger . Jusqu’à présent on s’enlise. Il y a un dialogue de sourds, des émeutes parfois, des élèves et des étudiants qui n’ont plus de cours depuis 10 jours et le moral à zéro et aujourd’hui une grève générale annoncée pour mardi prochain !