Mariage pour tous : le débat progresse…les risques aussi !

La mobilisation des opposants au Mariage pour tous a eu le premier mérite de faire naître un débat dans la société française.

Les interrogations des maires pèsent aussi de manière forte dans le débat. Le Président de la République l’a reconnu en invoquant « provisoirement » une liberté de conscience à leur profit.

Provisoirement, car dès le lendemain, il revenait sur ses propos!

Ce débat a levé une ambiguité : être opposé au mariage entre deux personnes de même sexe et à l’adoption par ces couples n’a rien à voir avec l’homophobie.

Faut-il encore une fois rappeler que le mariage – dans le droit français – est une institution sociale qui a pour objet de rattacher l’enfant né de l’épouse au mari de celle-ci.

Le mariage n’est donc pas seulement l’organisation de la vie d’un couple. Le couple, quelqu’il soit,  peut s’organiser comme il veut.

La vraie question est celle de la filiation et de l’adoption.
En autorisant l’adoption par les couples de même sexe, le projet de loi permet de légaliser la procréation médicalement assistée (PMA) réalisée à l’étranger par un couple de femmes.

Même si cette PMA n’est pas intégrée dans la loi alors que les députés socialistes le réclament , elle sera de fait autorisée aux couples de femmes.
Ensuite, les couples d’hommes réclameront en vertu de la non-discrimination la gestation pour autrui!

Dans tous ces cas, l’altérité de ses ascendants, n’existera plus, même de manière virtuelle.

Dominique BAUDIS, le Défenseur des droits, dont chacun connaît l’intégrité et le sens de la mesure, s’est ému que le projet de loi ignore le point de vue de l’enfant.

Un dernier point, que j’avais souligné dans mon premier billet sur cette question, souligne d’autres risques à venir. Que deviendra, dans ces filiations non biologiques et asexuées, le droit revendiqué de plus en plus souvent par les enfants  à connaître leurs origines.

On le voit le débat progresse et  les questions se posent, de plus en plus nombreuses. Elles sont de nature à faire réfléchir l’opinion publique sur un projet que la Ministre de la Justice elle-même qualifie de changement de civilisation.

On  voit ainsi que les risques de dérapage d’un projet qui veut satisfaire une petite minorité (moins de 4,5% des PACS sont conclus entre personnes de même sexe) sont plus importants que l’on a bien voulu le dire.

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Auteur/autrice : Laurent DEJOIE

Laurent DEJOIE Notaire Président de l'Association du Notariat Francophone Vice-président du Conseil Régional des Pays de la Loire

4 réflexions sur « Mariage pour tous : le débat progresse…les risques aussi ! »

  1. Mais tout d’abord , que penser de l’attitude de Madame Dominique Bertinotti, ministre déléguée chargée de la famille qui , la semaine dernière , annonçait ,très satisfaite d’elle-même, qu’après réflexion elle ne paticiperait pas à la manifestation dédiée au mariage pour tous, du dimanche 16 décembre mais ,qu’en contrepartie, elle inviterait pour un petit-dejeuner à son ministère, des familles homo-parentales, afin de marquer son soutien à ceux qui défendent son projet de Loi dans la rue!
    Mais qu’est-ce-que c’est que ce ministre prêt à descendre dans la rue pour manifester aux côtés d’une frange de la population française partisane de son projet?
    Cette action ‘est du militantisme, comme l’a souligné, outrée, Christine Boutin.
    C’est proprement scandaleux qu’une ministre de la République se transforme en une militante avec une partie de la population française contre une autre.
    Quant à ce projet de Loi, ce n’est pas si « rose » que cela.
    Même à gauche, chez les socialistes, la question de la procréation médicalement assistée(PMA), laquelle, rappelons-le, n’est pas intégrée au projet du gouvernement, pose problème, voire de la réticence.
    Mais, une fois de plus, le Président de la République, n’insufle pas une ligne directrice très claire.
    Il a déclaré que le Parlement serait souverain. En somme il lui donne carte blanche sur le sujet.Attitude ambigüe qui provoque une belle cacophonie dans les rangs socialistes.
    Monsieur le Président , si cela ne s’appelle pas botter en touche…….
    !

  2. Un certain Ponce Pilate.
    Il est dangereux de ne pas savoir dire non, mieux encore de ne pas en avoir le courage. Un Président de la République doit être un homme exceptionnellement courageux. On n’a pas élu un Mister France qui cultive l’image du bon homme qui accepte tout, attitude qui revient à se donner en spectacle dans un scénario de débutant. Il est vrai que l’indulgence s’impose car il s’agit bien de débutants, avec cette équipe-là. La silhouette que sculptait Bourdin pour présenter le candidat Hollande qu’il recevait dans son émission était parfaitement en adéquation avec le portrait du bon homme.

  3. Face à cette dégénérescence de l’humanité, on imagine aisément le travail souterrain du planning familial et de tous les sous-fifres du pouvoir d’une société décadente qui conduit tout droit au cloaque.
    La solution est-elle de descendre dans la rue?
    N’y a t’il pas d’autres voies à imaginer….?
    Porter la vie à bout de bras, sans aucune forme d’exclusion, c’est bien là le sens de ce propos. Qu’on ne se méprenne pas sur les termes. Il est trop facile de collectionner les amalgames qui font les affaires des poules pondeuses de lois aussi stupides.

    Au fait, et l’économie française, comment se porte-t-elle? Elle est homogène, génétiquement constante, historiquement défaillante, hystériquement en crise.
    Elle non plus ne se reproduit pas!

    On touche le fond et on fait diversion. Le fond du pot de chambre, celui de la Chambre des Députés et tant pis pour ceux qui ont la tête près du bonnet. En leur souhaitant bonne nuit.
    Qu’ils se reposent sur leurs lauriers en attendant la suite….Retrouver la flamme et se relever ou se perdre sans retour dans l’épaisseur du néant.

  4. Initialement prévu le 31 octobre 2012, Jean-Marc Ayrault présentera le 7 novembre au conseil des ministres, le projet de loi ouvrant le droit au mariage homosexuel. Dominique Bertinotti, ministre de la Famille, déclarait récemment à ce sujet que «rien n’était encore ficelé». Certains signes d’hésitation de la part du gouvernement renseignent sur la difficulté du cadre à donner à cette réforme, dont l’aide à la procréation médicale, promesse de campagne de François Hollande, n’est plus à l’ordre du jour.

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